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C’EST LE 10 FÉVRIER 1942 …

que fut inaugurée la batterie offensive Todt,en présence des grands amiraux Raeder et Dönitz notamment. Forte de 4 pièces d’artillerie de 380 mm en casemates (bunker), cet ouvrage que l’on appelait jusque-là Batterie Siegried, fut rebaptisé « Batterie Todt » en mémoire de l’ingénieur constructeur allemand tué en janvier 1942 dans un accident d’aviation

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Construite non loin du Cap Griz-Nez et pointant vers l’Angleterre, cette batterie constituait un ensemble redoutable. Elle tirait des obus fusants ou percutants jusqu’à 42 kilomètres. La Kriegsmarine disposait alors d’un emplacement stratégique : une distance de 29 kms sépare le Griz-Nez de Douvre, elle atteignait donc facilement les côtes anglaises.

Commandé par le capitaine de corvette Kurt Schilling, c’est le 242ème bataillon d’artillerie côtière qui était chargé des batteries offensives du Pas-de-Calais : la batterie Lindemann, la batterie Grosser Kurfust, la batterie de Gris-Nez et la batterie Todt.

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La Turm I (où est installé le musée aujourd’hui) a tiré son premier obus le 20 janvier 1942. L’activité de la batterie fut vive durant l’année 1942, plus discrète en 1943 et importante après le 6 juin 1944. En effet, malgré quelques tirs le jour du Débarquement, le D-Day, c’est le 29 septembre 1944 que les soldats allemands ont dû répondre à l’attaque la plus massive des Alliés. Deux jours après l’inauguration, le 12 février 1942, la batterie entrait en action en effectuant un tir de contre-batterie afin de sécuriser le passage des cuirassés « Gneisenau », « Scharnhorst » et « Prinz Eugen », le long des côtes.

La 3eme Division d’infanterie Canadienne, commandée par Klaus Momber et venue de Normandie (après avoir libéré Boulogne et investi Calais), allait maintenant s’attaquer à la batterie Todt. A ce moment-là, les casemates étaient protégées par des champs de mines, des réseaux de fils de fer électrifiés et des points d’appuis antichars, installés en hâte. Mitrailleuses et canons de campagne récupérés sur les troupes en retraite avaient été rassemblés autour du secteur de Gris-Nez, défendu par 1.800 marins et soldats.
La défense terrestre était assurée par une ceinture de « tobrouks » (trous à bordure cimentée) armée de mitrailleuses de 8 mm en nombre variable. Un équipage de batterie était composé de 18 hommes et 4 officiers pour un canon de 380 mm.

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L’attaque du 29 septembre 1944 débuta à 6h35 par un violent tir d’artillerie, secondée par la 9ème brigade de la 3eme D.I. Canadienne. C’est le North Nova Scotia Highianders fut chargé de la prise de la batterie Todt. Son chef, le Lieutenant-Colonel D.F. Forbes, se rendit célèbre dans toute l’armée anglaise en venant lui-même frapper à la porte blindée de la Turm afin d’informer de l’importance de la garnison : l’escadron «B» du 6ème régiment blindé, les chars Falails, Crocodiles et Awres de la 79ème division blindée britannique étaient de la partie. A 6h45, ce fut l’assaut général et à 10h30, les drapeaux blancs avaient fleuris un peu partout.

La pièce N° 2 fut la dernière à faire feu alors que les fantassins canadiens étaient déjà au-dessus de la casemate. La capture du P.C. allemand installé au Cran aux Eufs détermina la reddition de l’ensemble de l’ouvrage, de même que l’incendie du filet de camouflage de la pièce I, incendie qui impressionna les marins allemands. La casemate de la pièce N° 3 a été écrasée par les bombes lourdes. La casemate N° 4, dans le bosquet, n’offrit guère une forte résistance.

Finalement, le brigadier Rockingham envoya au maire de Douvres le drapeau blanc qui avait flotté sur la batterie Todt.

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